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Salon des Zanimos : la promotion des nouveaux animaux de compagnie, un danger pour la faune et la flore réunionnaises

Le salon des Zanimos qui bat son plein actuellement au Parc des Expositions de Saint-Denis, s’il a le mérite d’ouvrir sur la biodiversité animale, fait la promotion d’espèces exotiques dangereuses pour La Réunion sans que d’aucuns, hormis certains artistes, ne s’en émeuvent.

Certes, dans ce département de 2512 km², beaucoup d’espèces ont été introduites par l’homme lors de sa colonisation. Beaucoup trop peut-être, ce qui, au fil du temps a fini par détruire ou mettre en danger les espèces endémiques.

Il faut voir l’œuvre du Bubul orphée plus connu sous le nom de merle Maurice qui saccage tout sur son passage, allant des nids d’oiseaux locaux, en passant par les abeilles et les araignées et tous les fruits dont il se délecte.

A croire que cela ne suffit pas. Déjà dans la nature nous voyons de plus en plus de Vidua macroura, ou Veuve dominicaine prendre de plus en plus ses aises sur un territoire qui jusqu’à une certaine date n’était pas la sienne tandis que d’autres oiseaux jusqu’alors communs ont fini par se faire rares, voire disparaître, soit par le braconnage, soit justement par l’introduction de nouvelles espèces invasives.

Et depuis quelques temps, la presse locale n’a de cesse d’écrire sur la découverte de serpents notamment de pythons royaux comme le relate Zinfo974, de boas constrictors comme en fait état linfo.re, ou d’iguane comme l’écrit Clicanoo.

Autant d’espèces introduites à La Réunion par des animaleries qui surfent sur la vague des nouveaux animaux de compagnie (NAC) sans tenir compte que ces espèces puissent représenter un danger pour la biodiversité locale déjà très fragile et ce d’autant plus que beaucoup d’acquéreurs ne le sont que par achat d’impulsion plus que par passion si l’on en juge du nombre de ces reptiles relâchés dans la nature et qui font la une des journaux locaux sans qu’on puisse identifier le propriétaire du fait qu’aucun répertoire n’est mis en place à cet effet pour le contrôle en cas d’alerte. Et qu’on se le dise, l’invasion de ces reptiles, dangereux rappelons-le, (un python ou un boa étouffent leur proie), n’est pas près de s’arrêter. Il suffit pour s’en convaincre de se rendre donc au salon des Zanimos pour constater que de nouvelles espèces qui pourraient être invasives ont été mises en valeur dans des terrariums.

Ainsi y figurent toujours des pythons, des iguanes, et tout un panel de reptiles du même acabit comme le varan et d’autres lézards qui ne donneront pas long feu à nos espèces locales, voire représenter un danger pour l’humain, s’ils devaient se trouver en liberté par la négligence de propriétaires peu scrupuleux et las de s’en occuper.

Car, hélas, il ne faut absolument pas oublier que La Réunion, est dans une zone tropicale qui répond par sa nature en tout point au biotope de ces animaux exotiques que d’aucuns tentent de faire croire qu’ils sont inoffensifs pour la faune et la flore locales voire pour l’humain.

Un biotope parfaitement adapté, qui, s’ils se trouvaient en liberté, leur permettrait de s’y reproduire à loisir et sans difficulté au grand dam des espèces endémiques qui luttent déjà pour leur survie.

S’il était encore possible jusqu’à aujourd’hui aux Réunionnais de parcourir rivières et ravines en toute quiétude et de s’adonner à des randonnées et camping sans avoir à se soucier de la dangerosité d’espèces locales qui par nature ne le sont pas, dans un proche avenir tout laisse à penser, que de nouvelles espèces invasives de serpents et reptiles pourraient venir contrarier leur bien-être sans que les autorités étatiques ne mettent un arrêt contre l’importation d’espèces inutiles à l’équilibre de la faune et la flore locales. Dommage qu’une telle situation soit prise à la légère par les autorités compétentes…

(archive – article n° 4560 écrit le 21/05/2018)

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