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L’armée française, l’armée bonzaï au pot d’argile

Née de la Révolution française, partie prenante de bien des conflits dans le monde, intégrée aux casques bleus, faisant partie intégrante de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ; l’armée française dont la conscription obligatoire s’est terminée en 1996, ne serait qu’un bonzaï au pot d’argile.

Dans son rapport d’information n° 5054, la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées, bien que mettant en évidence un modèle cohérent et crédible de l’armée française ne manque pas d’insister sur le fait que celle-ci n’est qu’expéditionnaire et échantillonnaire bien qu’elle tente d’en édulcorer les contours en précisant qu’elle « est prête à croître à tout instant dans la direction voulue par les autorités politiques… »

De 1991 à 2021, l’effectif militaire a fondu. De 453 000 Hommes (hors réservistes), il est passé à 203 000 en 2021 soit une réduction de l’effectif de 55.19 % sur une période de 30 ans.

1991200120212030
Chars de bataille1349809222200
Avions de combat686374254225
Effectif453 000273 000203 000
Évolution du nombre de plateformes en dotation de l’armée française

Il en est de même pour les forces aériennes puisque sur trois décennies de 686 avions de combat nous arrivons à 254 en 2021 soit une perte de 62.97 %. Une perte qui pourrait être revue encore plus à la baisse en 2030 avec une prévision de seulement 225 soit 67.20 % en moins.

Les chars de bataille connaissent aussi un net recul. De 1349 en 1991 ceux-ci passent à 222 en 2021 soit une perte de 83.54 %.

Les chiffres sont éloquents et ce d’autant plus que d’après le rapport « L’armée de Terre qui comptait quinze divisions à la fin de la Guerre froide, soit environ 300 000 militaires, n’a plus que l’équivalent de deux divisions concentrées sur le segment médian, c’est-à-dire polyvalentes, capables de survivre dans un environnement contesté mais suffisamment légères pour demeurer expéditionnaires ».

Les nouvelles de la défense françaises sont d’autant moins bonnes qu’il est écrit que « Dès la fin de la Guerre froide, ses capacités de feux dans la profondeur ont été réduites, tout comme ses capacités de défense sol-air ou son génie divisionnaire. Ses capacités de guerre électronique sont logiquement faibles après des années de combat face à des adversaires ne disposant pas de moyens sophistiqués » avant de rajouter plus loin « […] le retour de la haute intensité repose avec acuité la question de la suffisance de ces moyens. Dans le Haut-Karabakh, en effet, « les Arméniens ont perdu 220 chars dans le conflit, soit rigoureusement notre parc de Leclerc. 170 lance-roquettes ont été détruits. Nous en avons 13. »

L’armée de l’air connait elle aussi les mêmes turpitudes. En effet le rapport note que « Le nombre d’aéronefs disponibles est encore limité par l’indisponibilité des appareils en maintenance ou l’attrition normale (les accidents divers), en partie incompressible, et par la mutualisation des fonctions ».

TypeQuantité
Porte-avions1
Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE)4
Sous-marins nucléaires d’attaque (SNA)6
Frégate de 1er rang11
Frégate de 2ème rang11
Avions patrouilleurs de haute mer7
Patrouilleurs11
Patrouilleurs de gendarmerie6
Bâtiments anti-mines17
Total74
Bâtiments de combat de la marine française en service fin 2018

D’un autre côté, il apparait que sur 117 Rafale l’armée de l’Air et de l’Espace n’a en fait que 80 avions de chasse « bon de guerre ».

Le pire c’est qu’ « en cas de conflit de haute intensité » seulement une trentaine d’entre eux « seraient véritablement disponibles pour mener le combat conventionnel au début » avant de chuter.

Les forces navales elles aussi prennent l’eau. En effet, depuis 1985 les marins sont passés de 75 000 à 35 000 soit une perte de 53.33 % en effectif. Les vaisseaux ne sont plus qu’au nombre de 80 alors qu’en 1985 on recensait 147.

Même si le rapport tend à congratuler les forces armées françaises en lui envoyant des fleurs en donnant à croire que « L’armée française est enfin considérée à bon droit comme l’une des plus aguerries du monde occidental, notamment grâce à la variété et à a fréquence de ses engagements depuis plus de vingt ans, en Afghanistan, en Syrie, en Libye, au Sahel, au Liban, dans le ciel des États baltes ou au sol, à Tapa, dans le golfe d’Aden, mais aussi en France, dans le cadre de l’opération Sentinelle ou dans le cadre de l’opération Harpie pour lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane » il est évident que face à un conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie, celle-ci aurait du fer à retordre.

En effet, outre les effectifs en baisse tant au niveau humain que matériel, il apparait d’autres déficiences notamment le fait que « « La France ne dispose en revanche ni de capacités de brouillage aéroportées, ni de munitions antiradars […] ».

D’ailleurs le rapport note que l’efficience de l’armée française ne peut exister sans l’appui des alliées. C’est dire si la France en cas de conflit majeur ne serait pas dans… la merde.

Si vis pacem para bellum ( Si tu veux la paix, prépare la guerre ) dit le proverbe, mais avec autant de défaillances que tente de cacher le rapport au travers de belles phrases, il se peut bien que la France ait perdu la guerre avant même de l’avoir commencé en cas d’agression d’une puissance étrangère possédant plus de moyens qu’elle et sans le soutien de ses alliés.

Le bonzaï au pot d’argile risque fort alors se briser.

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