Economie

Contrôle apicole de l’Aethina tumida, comment ça se passe ?

Tout détenteur de ruches a pour obligation de déclarer son cheptel auprès de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF). Cette formalité qui se fait aujourd’hui en ligne permet ainsi aux organismes d’État d’assurer une veille sanitaire conséquente.

Ainsi depuis l’apparition sur le territoire réunionnais du petit coléoptère des ruches, des contrôles très poussés ont lieu dans les ruchers.

La première étape va consister pour la DAAF à contacter l’apiculteur afin de lui fixer un rendez-vous. A partir de ce moment, c’est le Groupement de Défense Sanitaire (GDS) qui se chargera de venir sur les lieux.

L’intervention de l’équipe se fait en fonction de l’importance du rucher. Si le cheptel compte un grand nombre de ruche, celle-ci sera composée au minimum de 4 personnes habilitées.

Sur les lieux, l’équipe prépare son matériel. L’enfumoir est allumé, le personnel diligenté par la DAAF, s’équipe en conséquence en mettant outre la vareuse, des gants, des protections au niveau des chaussures et aussi une combinaison en polypropylène qui sont, pour ces derniers jetables.

Ensuite, ruche par ruche, l’équipe, inspecte en présence de l’apiculteur. Elle regarde le toit, le couvre-cadre, le nourrisseur s’il y en a, gratte la propolis, observe les moindres recoins de la ruche. Elle enlève de la ruche chaque cadre. Inspecte de chaque côté. Tente de repérer les moindres insectes étrangers à la ruche. Vérifie les pains de cires construits et non-construit. Regarde la ponte. Analyse les abeilles. Frotte le plancher d’envole. Elle profite en même temps pour alerter l’apiculteur sur la présence de varroas cet autre fléau qui a conquis l’île depuis 2017.

Si elle constate la présence d’œufs d’un quelconque insecte, elle les prélève et les met dans un tube pour l’envoyer au laboratoire à Saint-Denis tout en rassurant l’apiculteur sur la nature probable de ceux-ci.

Tout au long du processus, elle explique à l’apiculteur le protocole. Répond aux questions posées par celui-ci s’il en a et donne même des conseils d’élevage pour améliorer le rendement.

Elle agit méticuleusement et ne cache pas qu’en cas de présence de Aethina tumida (coléoptère des ruches) le rucher sera détruit conformément à la procédure mis en place par les services de l’État.

Après vérification de chaque ruche, l’équipe de professionnels –  dans notre cas, elle était composée d’un biologiste (Quentin) et d’une apicultrice (Alex) –   met entre les inter-cadres et en quinconce deux pièges du petit coléoptère des ruches. Celui-ci est en plastique transparent. Il contient une huile et son entrée est fermée par une grille qui ne laisse passer que les insectes plus petits que les abeilles.

Ceci fait, chaque ruche contrôlée est marquée au feutre indélébile.

Avant de quitter les lieux, elle neutralise le matériel utilisé. Les supports en bois sur lesquels elle a déposé le corps de ruche lors du contrôle sont passés au chalumeau. Les protections éphémères (gants, protège chaussures…) sont mis dans un sac poubelle pour destruction.

Tandis qu’un membre de l’équipe s’active à cette tâche, un autre remplit des documents administratifs relatifs à l’identité de l’apiculteur, son adresse, le lieu de contrôle…

Puis, elle informe une dernière fois des suites qui seront données, de la transmission des résultats relatifs aux prélèvements effectués et s’en va.

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