Réunion

Lumière historique à L’Étang-Salé avec « Amoin minm Adékalom »

Adécalom, peu de gens connaissent à La Réunion. Seules les générations de 1970 peuvent en parler. Ceux des années 1980 en ont une vague idée. Quant à ceux au-delà de cette période, l’histoire rattachée à cette famille a été tout simplement occultée voire effacée.

Les frères Adécalom – cliché Claude Testa

Il faut dire qu’aujourd’hui, les Réunionnais vivent dans le luxe, la facilité et le bien-être. Ce qui était loin d’être le cas avant, au temps où commence l’histoire des Adécalom.

Dans les années 1979, trois frères Serge, René-Paul et Thérésien Adécalom décident d’occuper un lopin de terre dans la forêt de L’Étang-Salé. Une décision qui va leur coûter très cher en ce que l’Office National des Forêts (ONF), propriétaire des lieux va les assigner devant les tribunaux.

Danyèl Waro, légende vivante du maloya

C’est avec beaucoup de violences et une grande part d’ignorance cultivée par l’élite d’alors, que les frères Adécalom vont se retrouver en prison et soumis à fortes amendes. Non content de cela, c’est aussi à ce moment là que leurs bétails vont être vendus aux enchères les laissant encore plus dans le dénuement.

Claude Testa, Thérésien Adécalom, Mathieu Hoarau, maire de l’Étang-Salé

Devant ce qui apparait comme une injustice, des artistes locaux comme Danyèl Waro vont monter au créneau pour défendre ces trois frères qui n’aspiraient finalement qu’à vivre tranquillement de l’agropastoralisme.

C’est au travers de photographies prises par Claude Testa, ancien pigiste, ancien journaliste qui a suivi de près cette affaire, que la mairie de L’Étang-Salé jette une lumière historique sur cet évènement peu connu des nouvelles générations mais qui détonne encore 40 ans plus tard, tant elle est forte, authentique pour ne pas dire presque mythique.

Une exposition au sein même de la mairie de L’Étang-Salé, sur une tragédie, mais qui en dit long sur l’évolution des mentalités, et ce d’autant plus que dans le cadre du vernissage de ce jour, pour la première fois de son existence, l’hôtel de ville, et son maire, Mathieu Hoarau, y ont laissé entrer le maloya et Danyèl Waro pour célébrer cet évènement.

L’exposition est à voir jusqu’au 18 février 2023.

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