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Wuambushu, la reprise d’un massacre à venir

Validée par Emmanuel Macron, l’opération Wuambushu ou la reprise en mahorais qui doit avoir cours après le ramadan, notamment à partir du 20 avril, est un sujet sensible tant à Mayotte, département français, qu’aux Comores qui revendiquent depuis toujours cette île qui a fait défection à l’unité comorienne en votant son maintien dans la république française en 1974 alors même que 95 % de l’archipel avait voté pour l’indépendance.

S’il faut reconnaitre que Mayotte a été cédée à la France par le sultan Andriantsouli 25 avril 1841 contre une rente viagère, fait qu’a ratifié Louis Philippe le 10 février 1843, les Comoriens ne l’entendent pas de cette façon et a toujours regardé Mayotte comme faisant partie intégrante de leur territoire.

Tant et si bien que malgré cette rétrocession et le vote de 1974 où l’on voit 63 % des Mahorais décidé du maintien de Mayotte dans la France, ces décisions ne constituent aux yeux des Comoriens rien moins qu’une aberration juridique et ce d’autant plus que l’archipel des Comores fait partie de l’Organisation des Nations Unies dans sa globalité entendons les quatre îles dans son ensemble.

L’opération Wuambushu, voulue par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et qui va consister à détruire des bidonvilles où s’entassent des milliers de Comoriens et à les expulser constitue donc un acte de guerre qui ne dit pas son nom dans un archipel déjà sous tension.

Tant et si bien que le gouvernement comorien a demandé à la France de sursoir à cette décision.

Le ton est donné du côté des Comores en ce que le gouvernement comorien se dit étonné  « du maintien du projet de gouvernement français […] visant à procéder, dans l’île comorienne de Mayotte à la destruction de bidonvilles, suivies de l’expulsion de tous leurs occupants sans-papiers, vers l’île d’Anjouan ».

Une solution qui ne satisfait certes pas l’État comorien mais qui semble aussi inquiéter la société civile qui voit dans cette mesure radicale un massacre à venir.

En effet, une telle situation ne va pas empêcher les Comoriens de revenir sur Mayotte qu’ils considèrent comme leur terre, mais qui plus est, les frictions entre Mahorais et Comoriens risquent encore de se détériorer avec des débordements aux allures de guerre.

Gageons que l’État français sait ce qu’il est en train de faire.

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