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La magie des magasins chinois sur Le Tampon

Si sur Le Tampon, les dimanches après-midi, les grandes surfaces sont fermées il est toujours possible d’acheter quelque chose quelque part.

Il suffit juste d’aller en centre-ville et de parcourir l’artère principale de celle-ci pour découvrir que tous les magasins ne sont pas fermés.

En effet, immuables et tranquilles, certaines surfaces qui ne paient pas de mine ne baissent pas leurs rideaux. Il s’agit des magasins dit « Magasins chinois ».

Ces espaces de vente qui ne respectent en rien les théories sur le facing ou le marchandisage sont de véritables cavernes d’Alibaba.

Hormis la nourriture on y trouve de tout. Des marmites en aluminium, des seaux, du tissu, des décorations, des balais, des nappes de table, des horloges, des fleurs artificiels… de tout.

En y entrant on est pris au nez, dans des rayons étroits, par une odeur de neuf et de produits manufacturés « made in China ». Des couleurs chatoyantes agressent les yeux et le bric-à-brac qui est la norme de rangement incite le client à fouiller, chercher, regarder, s’attarder, faire du lèche vitrine.  

Ici pas de zone chaude, ni de zone froide tant on y va sur un coup de tête pour trouver dans l’urgence quelque chose qui n’existe pas dans les grandes surfaces.

Le rayon « fleurs artificielles » joint à cela celui des « figurines religieuses » à quelque chose de glauque qui fait penser aux cimetières où à des lieux de cultes pesants. Mais qu’à cela ne tienne… le « magasin chinois » est là pour satisfaire le client.

C’est une expérience autre que celui des grandes surfaces. On ne devine aucune politique commerciale, pas de carte de fidélité ni de promotions particulières. Les marchandises sont là. Le client intéressé les prendra ou pas.

Ces magasins font penser à ceux des années 1970 / 1980 qui ont disparu avec l’avènement des grandes surfaces. A ceci près qu’ils ne vendent aucune nourriture.

Les propriétaires sont des Chinois d’un certain âge, travailleurs infatigables, qui maîtrisent peu la langue française ou créole, et qui, les dimanches ont à leur côté leurs enfants qui traduisent pour eux la demande des clients.

Des magasins hors du temps qui défraient les principes du marketing, sans information sur le lieu de vente (ILV), sans publicité sur le lieu de vente (PLV), qui ne se soucient pas des ruptures, à l’accueil un peu sec parfois, à l’approche un peu trop suspecte souvent, mais qui ne désespèrent pas de vendre quitte à attendre de longues heures qu’un client vienne visiter ses stands.

Un vrai petit paradis qu’on ne devine pas si on ne prend pas le temps de s’y rendre et de connaitre la culture environnante.

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