Nouvelle-Calédonie : l’Assemblée vote la réforme constitutionnelle d’élargissement de l’électorat, la guerre civile en route
Faisant fi des revendications des Kanaks, peuple légitime de Nouvelle-Calédonie, l’Assemblée nationale a voté ce mercredi 15 mai le projet de loi constitutionnelle élargissant le corps électoral en Nouvelle-Calédonie et ce à hauteur de 351 voix pour et 153 voix contre.
De quoi mettre de l’huile sur le feu sur un territoire qui a été colonisé par la France dans les années 1800 et qui n’a pas manqué de spolier les Kanaks de leur terre.
Dans la foulée, Emmanuel Macron, président de la République, a invité les représentants calédoniens à reprendre leurs discussions sur les institutions. Sans entente de ceux-ci, il convoquera le Congrès avant la fin juin pour entériner le vote des deux Assemblées.
Une situation plus qu’ubuesque pour un État qui se dit attaché à la liberté mais qui bafoue ceux d’un peuple autochtone à savoir les Kanaks.
En donnant la possibilité de vote à tous habitants vivants en Nouvelle-Calédonie depuis au moins 10 ans, l’État français, bien qu’il ne le dise pas, entend augmenter de 25 000 le nombre d’électeurs en sa faveur.
Le vote de ce mercredi n’a pas laissé de marbre les leaders politiques calédoniens et le Front de Libération National Kanak et Socialiste (FLNKS) a condamné mercredi une telle loi demandant encore une fois son retrait « afin de préserver les conditions d’obtention d’un accord politique global entre les responsables calédoniens et l’État français ».
Même son de cloche du côté de Jacques Lalié, président indépendantiste de la province des Îles Loyautés qui a fait savoir que la voix des Kanaks n’a pas été entendue.
Il va sans dire que l’issue de cette loi qui défavorise les Kanaks ne peut qu’aboutir à une guerre civile dont les prémices se sont faits sentir dans la nuit de lundi à mardi et ce d’autant plus que la vieille garde indépendantiste kanak ne parvient plus à contrôler sa base notamment les jeunes calédoniens.
