Législatives 2024 : Législatives 2024 : pour un monde vivable, pas une voix pour le RN
« Le RN n’a aucune ambition en termes de lutte contre le changement climatique. C’est le vide. Soit les membres du parti sont climatosceptiques et nient le problème, soit ils l’ignorent » Jean Jouzel paléoclimatologue.
Le RN se présente souvent comme étant proche des préoccupations des classes populaires et des personnes en situation de précarité. Cette revendication fait partie de leur stratégie politique pour attirer les électeurs qui se sentent délaissés par les autres partis politiques traditionnels. Cependant le RN n’a proposé aucune mesure pour soutenir les ménages et promouvoir l’emploi nécessaire dans la mutation écologique nécessaire que notre société s’apprête à traverser.
De plus, le RN n’a aucune ambition environnementale. Cette absence programmatique suscite chez les écologistes de grandes inquiétudes car en raison de la crise écologique et climatique que nous subissons, l’environnement doit être la priorité des politiques publiques.
Pire le RN cherche à annuler plusieurs aspects du Pacte Vert pour l’Europe, en particulier en réaffirmant son intention de mettre en place un moratoire sur les projets basés sur les énergies renouvelables (le solaire par exemple). Pourtant, aucune stratégie de transformation ne prévoit la réalisation des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays sans une augmentation significative des énergies renouvelables.
Pour gouverner un pays efficacement, il est essentiel d’avoir une compréhension approfondie des enjeux environnementaux, ainsi que d’afficher une cohérence et une crédibilité constantes sur ces questions. Le RN démontre autant une incompétence qu’un désintérêt total sur ce sujet, ce qui est alarmant.
Les positions du RN et de l’extrême droite tendent à promouvoir des politiques nationalistes et isolationnistes, souvent au détriment de la coopération internationale nécessaire pour la protection de la biodiversité. Or, chaque organisme, qu’il soit animal, végétal, fongique, bactérien ou archaebactérien, joue un rôle crucial dans son environnement. La diversité des espèces est essentielle pour le maintien de la biodiversité globale, laquelle est menacée par des politiques protectionnistes qui ignorent les dynamiques écologiques transfrontalières.
En ce qui concerne les écosystèmes, qu’ils soient terrestres (forêts, prairies, déserts) ou aquatiques (océans, rivières, lacs), ils dépendent d’interactions complexes et d’une gestion durable à l’échelle globale. L’extrême droite, souvent focalisée sur une exploitation intensive des ressources naturelles pour des gains économiques à court terme, néglige l’importance de la préservation à long terme des écosystèmes. Une telle approche « court-termiste » met en péril les équilibres écologiques, favorisant la dégradation des habitats naturels et la perte de biodiversité.
D’autre part, la biodiversité est cruciale pour la stabilité et la résilience des écosystèmes, ainsi que pour les services écosystémiques dont dépendent les êtres humains (pollinisation, purification de l’eau, régulation du climat, etc.). Les discours de l’extrême droite, souvent centrés sur le déni du changement climatique et des crises environnementales, entravent les efforts pour la conservation de la biodiversité. De plus, les politiques anti-immigration et les discriminations prônées par ces mouvements vont à l’encontre des collaborations internationales nécessaires pour la protection de l’environnement global.
Enfin les interactions entre les organismes (comme la prédation, la symbiose, la compétition) et entre les organismes et leur environnement (cycles biogéochimiques, flux d’énergie) sont essentielles pour maintenir l’équilibre écologique. Les positions du RN et de l’extrême droite, souvent fondées sur une vision anthropocentrique et utilitariste de la nature, minimisent l’importance de ces interrelations et prônent une domination humaine sur la nature plutôt qu’une coexistence harmonieuse et respectueuse des cycles naturels.
En conclusion le concept du « vivant » en écologie est intrinsèquement lié à des notions de diversité, d’interconnexion et de durabilité, qui sont en contradiction flagrante avec les idéologies du RN et de l’extrême droite. La conservation et la gestion durable de la nature nécessitent une approche holistique et inclusive, respectueuse de toutes les formes de vie et de leurs interactions, ce qui est incompatible avec les politiques exclusives, protectionnistes et souvent destructrices de ces mouvements politiques. Pour garantir la santé de notre planète et la préservation de notre biosphère, il est indispensable d’adopter des politiques écologiques progressistes, inclusives et globalement collaboratives.
A titre d’exemple, France Nature Environnement (FNE), fédération de 6 000 associations de protection de la nature, s’inquiète de la montée des idées d’extrême-droite, suite aux élections européennes de juin 2024 et à la dissolution de l’Assemblée nationale. Ces idées, incompatibles avec les valeurs de solidarité et d’humanisme de la FNE, menacent l’État de droit, les libertés et la protection du vivant. Malgré la crise démocratique et écologique, la FNE appelle à des positions politiques fortes face à cette situation alarmante pour préserver notre planète, la biodiversité et notre démocratie.
Vincent Defaud, Responsable Outre-Mer pour le Conseil National de Génération Ecologie et Référent Départemental de Génération Ecologie La Réunion
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