« Fine, esclave jusqu’à sa mort : une histoire de souffrance et d’injustice à La Réunion »
La Réunion, dès son peuplement, a été marquée par l’instauration de l’esclavage, un crime abominable contre l’humanité. Pourtant, cette sombre réalité n’a pas empêché que certains esclavagistes tissent des liens intimes avec leurs esclaves alors que l’île s’appelait encore Bourbon.
C’est ainsi qu’en 1737, un événement tragique eut lieu. Le 25 mai de cette année-là, Michel Hubert, un Saint-Paulois, fut condamné pour avoir entretenu des relations sexuelles avec Fine, une esclave d’origine malgache. Cette union donna naissance à deux enfants.
L’histoire prend un tour particulièrement cruel lorsqu’un document révèle le baptême de Marie, née le 8 décembre 1736, et baptisée le lendemain par le curé Le Borthoz, à Saint-Paul. Ce document confirme que Marie était le fruit de la relation entre Michel Hubert et Fine, son esclave. Mais Marie n’était pas la première enfant de cette liaison non autorisée. En effet, un autre enfant était déjà né de cette union interdite.
Pour cette violation du Code noir, la juridiction condamne Michel Hubert à une amende de trois cents livres, à verser à la Compagnie des Indes.
Cependant, la peine la plus cruelle était à venir. Dans cette société esclavagiste où le Code noir régnait, Michel Hubert fut séparé de Fine et de leurs enfants. Considérés comme des biens meubles, Fine et ses enfants furent remis à l’hôpital du quartier de Saint-Paul, sans aucune possibilité d’être affranchis.
Une injustice profonde et une tragédie humaine qui vient assombrir davantage l’histoire de La Réunion, un récit de souffrance, de déshumanisation et d’oppression.