Réunion

La Réunion : une église catholique complice du diable

La Réunion, située dans l’Océan Indien, fut colonisée en 1663 par les Français, alors qu’elle était inhabitée. Si, aujourd’hui, cette île, anciennement nommée Bourbon, est souvent citée comme un exemple de « vivre ensemble » (bien que cela demeure davantage une figure de style qu’une réalité, car le racisme y perdure), son histoire est marquée par les violences de l’esclavage et les horreurs perpétrées, souvent avec l’aide de l’Église catholique, apostolique et romaine.

Le 16 juin 1786, un procès se tient dans le quartier de Saint-Denis. Noël, esclave de Bouquet et résidant à Saint-Benoît, est accusé d’avoir volé dans le tronc des pauvres : 8 louis d’or de 24 livres, une piastre, une pièce de 24 sols, 245 sols marqués, 25 gros sols de cuivre et diverses étoffes, dans l’église de Saint-Benoît.

Il n’est pas précisé si une enquête approfondie a été menée. Ce qui est certain, c’est que, ce 16 juin 1786, Noël est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et la sentence est sans appel.

Ce jour-là, le Conseil supérieur de l’île Bourbon décide de le conduire, la corde au cou, devant la porte principale de l’église où le vol aurait eu lieu, avant de changer d’avis et de l’emmener devant la porte principale de l’église paroissiale de Saint-Denis.

Là, Noël doit s’agenouiller, tenant une torche ardente, et avouer à haute voix avoir volé dans le tronc des pauvres. Sous la pression de ses geôliers, il est contraint de demander pardon à Dieu, au roi et à la justice.

Non content de l’humilier ainsi, Noël devra aussi subir, nu, des coups de fouet sur la place du bazar.

Cela ne suffisant pas, les esclavagistes de l’époque décident de marquer Noël d’un fer chaud en forme des trois lettres « GAL » (pour galère), l’affectant ainsi à une vie de travaux forcés. Ils reviendront cependant sur leur décision, ordonnant que, après la flagellation, il soit conduit à l’hôpital pour y soigner les malades à perpétuité, et que les objets volés soient rendus à Monsieur Guyomar, curé de la paroisse de Saint-Denis.

Face à cette sentence cruelle, aucun membre du clergé ne s’est manifesté pour alléger la peine du supplicié. Comme toujours, dans ces moments où l’Église dominait la société, elle resta silencieuse, ne se contentant que de récupérer les objets dérobés. Complice, elle ne laissait transparaître aucune sainteté, mais plutôt sa face diabolique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *