Modification des modalités de financement des PEC : le Collectif Union Citoyens 974 s’insurge
Le Collectif Union Citoyens 974, s’insurge et condamne l’arrêté préfectoral n°2813 du 31 Décembre 2024 qui modifie significativement les modalités de financement des Parcours Emploi Compétence ( PEC).
Cette décision sans concertation et irresponsable réduit le taux de prise en charge de ces Contrats (PEC) par l’état de 60% à 53% et raccourcit leur durée de 11 à 10 mois et diminue également le nombre d’heures de travail hebdomadaire.
Conséquence première :
– Cela va fragiliser dangereusement et gravement leur efficacité d’un dispositif crucial pour une insertion professionnelle et fait peser une épée damoclés sur la cohésion sociale sur le territoire réunionnais.
* Au cœur de l’action territoriale
* Au cœur de l’action sociale, économique et sanitaire telles sont les objectifs premières de ce dispositif de Contrats Aidés ( PEC ).
Cette décision prise injustement à Paris par des technocrates dans leurs bureaux feutrés qui ne connaissent notre île que par des rapports diligentés par une minorité qui ne pensent qu’à leurs postes ou mandats sans savoir véritablement les problématiques sociaux de notre île.
* Sans personnel et sans trésorerie, sans ressources et sans capacités d’emprunts, comment les associations pourront-elles assurer leurs missions les plus élémentaires ?
C’est bien toute l’architecture sociale, économique et sanitaire, de notre île, qui est aujourd’hui menacée.
Le dispositif, des Contrats aidés notamment les PEC et PEC/LAV, s’il n’est pas parfait, permet à des milliers de réunionnaises et réunionnais, d’accéder à un emploi, une activité et cela même de façon temporaire, de bénéficier, d’une expérience et d’une formation qualifiante.
Il représente une soupape sociale, surtout pour notre ile, qui doit faire face à un chômage record. N’oublions pas également que + de 38% de notre population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Permet, à nos associations et population, un taux d’admission convenable par rapport aux régions de France.
Il garantit même, aux consommateurs, un pouvoir d’achat et joue un rôle essentiel pour nos commerces et pour la croissance économique réunionnaise.
Ce dernier arrêté préfectoral du 31 Décembre 2024, déterminant les taux de l’aide apportée par l’État pour le financement du Parcours Emploi Compétence ( PEC) et du Contrat d’initiative Emploi (CIE), doit nous inquiéter.
En effet, cette baisse significative de la prise en charge de l’état est programmée pour les Contrats Aidés notamment vers les PEC.
– Il est prévu de passer de 60% à 53 % soit une baisse de 15% dans certains cas et 60% à 53% soit une baisse de 20% dans certains cas.
Les conséquences seront désastreuses et non négligeables pour le monde associatif et également les Collectivités Locales.
Pire, encore :
– Au plus fort d’une épidémie de dengue et de Chikungunya qui sévit toujours depuis quelques jours déjà et qui va vers une épidémie probable et évidente ( 200 cas ) qui menace d’augmenter à une vitesse rapide, on assiste également à la suppression totale de ces PEC/LAV ( anti-Vectorielle) qui pouvait faire émerger des moyens d’actions humains en réactivant face à l’urgence épidémiologique concernant le chickungunya qui circule actuellement sur notre île.
C’est une décision irresponsable et irréfléchie qui remet en cause en matière de missions déjà entamé par le monde associatif déjà en régression et en crise.
– Environ 40% des emplois associatifs, reflètent du secteur social et s’adressent à des publics fragiles. Entre 2008 et 2017, les effectifs salariés des associations ont augmenté de plus de 110000 au plan national et plus de 3300 environ à la Réunion au lieu de 5500, il y a une quinzaine d’années.
Jusqu’à présent, l’État finançait les emplois de lutte contre ces épidémies et maladies à hauteur de 80% et il ne restait que 20% à la charge des Collectivités et surtout aux associations ou de l’employeur comme stipulé dans l’ arrêté 1111 du 07 Juin 2021.
A contrario, les Associations employeurs ne bénéficient pas des mêmes garanties de prise en charge par l’État. Le coût de l’établissement des fiches de paye est entièrement supporté par l’association, de même que la médecine du travail, qui s’élèvera à 120 euros, environ par personne, ainsi que le coût des EPI ( 150 euros/personne). Le coût en formation des PEC par un OPCO, qui est fonction de la masse salariale est également à la charge de l’association employeur.
Dans ce contexte, les Associations ont du mal à assurer cette prise en charge du reste à payer et cela malgré le soutien des Collectivités, qui en passant tirent eux-mêmes déjà la langue.
– Comment, dès lors, peut-on envisager de supprimer ou diminuer fortement ces contrats aidés et leurs financements, sans proposer, aux familles, aux bénéficiaires et aux employeurs d’autres solutions de remplacement ?
– Comment peut-on laisser sur le bord du chemin, les plus fragiles, de nos familles sans créer, des drames humains et des fractures sociales ?
Tout le monde conviendra, qu’en ces temps difficiles, le maintien du lien social par le travail et l’activité est un moyen privilégié pour éviter l’anomie de notre société qui va mal.
Face à cette situation actuelle catastrophique, que vit notre île face à cette problématique de plus, notamment la vie chère et ses successives augmentations, le Collectif Union Citoyens 974, appelle à une prise de conscience et de responsabilité de nos élus, Parlementaires, Présidents des divers Collectivités, à monter au créneau et d’interpeller le Gouvernement sur le non sens de ces directives envers les plus pauvres et fragiles de notre île.
Au moment où tout le monde admet qu’une autre politique d’emploi est nécessaire dans notre Pays, cette décision de suppression et diminution de financement envers les Contrats Aidés, va à l’encontre de la réalité.
Dans cette démarche, nous sollicitons nos 7 Députés/ Sénateurs de la Réunion à réagir et interpeller le Gouvernement afin qu’il revienne sur cette décision pour ne pas pénaliser encore plus nos jeunes et moins jeunes sans activité et sans emploi.
Nous restons mobilisés.
Le Collectif Gilets Citoyens 974
Responsable et référent
Alix ROUSSEAU