Du berceau au tombeau, le maloya aura drapé Romain Maillot
Enfant du maloya, il ne pouvait y avoir plus bel hommage que celui rendu par sa famille, ses amis et son groupe Kazentol à Romain Maillot.
Parti tragiquement à la fleur de l’âge, il laisse derrière lui une empreinte indélébile, comme en témoigne la vague de sympathie et d’émotion soulevée par sa disparition. Loin d’être un simple adieu, c’est un vibrant chant d’amour et de reconnaissance qui s’est élevé lundi soir pour son dernier voyage, d’abord devant l’église du Tampon, puis jusqu’à sa dernière demeure au cimetière du même lieu mardi après-midi.
L’émotion a submergé la foule, mais au sortir de l’église, le roulèr et le kayamb ont repris leur place, faisant résonner leur battement profond comme un écho du cœur collectif. Ces instruments, qu’il chérissait tant, ont pris le relais de sa voix, exprimant avec puissance ce que les mots ne suffisaient plus à dire.
Sur le parvis de l’église, les membres de Kazentol, son groupe de toujours, lui ont rendu hommage à travers un chant porteur de ses convictions, une musique qu’il partageait avec ferveur de son vivant. Dans un dernier au revoir empreint de solennité, ils lui ont crié : « Nar retrouvé Romain ».
Après la cérémonie, le cortège s’est élancé vers son ultime demeure, accompagné d’un vrombissement de motos, un autre symbole d’une passion et de son identité peut-être. Puis, une dernière fois, le roulèr, le kayamb et le pikèr ont pris le relais, faisant vibrer la terre et les âmes, comme pour prolonger sa présence au-delà du silence.
Un moment déchirant, empreint de recueillement et de respect, où la douleur s’est mêlée à la ferveur de ceux qui refusent d’oublier. Car tant que le maloya résonnera, une part de Romain Maillot continuera de vivre.