Nouvelle-Calédonie : la CCAT appelle à l’union face au passage en force de l’Etat français
La Cellule de Coordination des Actions Terrain (CCAT), réunie à l’Avenir, le samedi 18 octobre 2025, appelle tous les militants indépendantistes, nationalistes, souverainistes, sympathisants du combat du peuple kanak, ainsi que toutes celles et ceux qui refusent la politique de division, de la discrimination et de la peur menée par les loyalistes et leurs alliés, le Gouvernement Lecornu 2 sous l’impulsion du Président Macron, à se tenir mobilisés.
Nous dénonçons le passage en force :
• par la décision du Sénat validant le report des élections,
• par l’avis du Conseil d’État avalisant le projet de loi constitutionnelle sur le projet d’accord Bougival.
Nous réaffirmons que le dégel du corps électoral, conduisant à la disparition du peuple kanak, menace les acquis des 37 ans d’accords Matignon-Oudinot et Nouméa, qui ont permis le retour à la paix.
Le Conseil Constitutionnel, dans sa décision du 19 septembre 2025, nous donne raison depuis le début : l’accord de Nouméa n’est pas caduc, et le dégel du corps électoral n’est pas constitutionnel. Il n’y a aujourd’hui aucun motif valable au report des élections… Bien au contraire.
Nous ne tolérons pas la politique d’exclusion et de manipulation électorale, dont sont porteurs ou complices l’ensemble des partis sponsors du projet d’Accord Bougival.
Nous appelons particulièrement les militants du Palika et de l’UPM, ainsi que les progressistes, qui se reconnaissent dans le combat du FLNKS mais ne se reconnaissent pas dans la trajectoire actuelle de leurs partis, à se rallier à cette mobilisation commune pour :
- Défendre les droits et la souveraineté du peuple kanak,
- Protéger les acquis historiques des accords politiques,
- Résister à la dilution et à l’instrumentalisation électorale,
- Participer à définir la dynamique terrain qui nous permettra, à notre niveau, de porter des projets fondant notre vision de société.
La CCAT reste fidèle à sa mission depuis sa création : malgré toutes les tentatives de discrédit, de diabolisation et de criminalisation depuis le 13 mai 2024, et malgré la déportation indigne de notre leader et de nos camarades le 23 juin 2024, notre mobilisation est restée forte et déterminée.
Le rappel du contexte qui a motivé la création de cet outil est important : depuis 2021, l’État a fait preuve d’une arbitraire manifeste et d’un déni de la culture du peuple autochtone kanak. En refusant de reporter la 3ᵉ consultation, et en validant les résultats du vote malgré une abstention massive de 56,1 %, conséquence directe de l’appel à la non-participation des indépendantistes et des coutumiers kanak, l’État a montré son entêtement et son empressement à s’éloigner de l’esprit et de la lettre de l’Accord de Nouméa. Il a suscité les conditions du désordre, pour mieux nous acculer à la défense de nos droits. Nous donner l’étiquette de radicaux est une justification à la militarisation, la répression et à la judiciarisation à outrance.
La décision de la chambre de l’instruction de Paris autorisant le retour au pays de notre Président, Christian Tein, ainsi que des cinq militants déportés avec lui, est la preuve de la force de la vérité, la force du droit face à la stigmatisation, et de la puissance de la détermination du peuple kanak, portée par l’esprit de nos Vieux, face au rouleau compresseur de l’État.
L’heure est au rassemblement et l’enjeu, décisif. Il s’agit,
• dans un premier temps, de garantir la tenue des élections provinciales, afin de mettre un terme à ce mandat prolongé de façon infondée, de dix-sept mois supplémentaires ;
• parvenir à obtenir une majorité claire pour mettre les pro Bougival hors d’état de nuire, et par conséquent ramener les bases d’un dialogue vrai avec des partenaires légitimés par ces élections avec l’État français sur l’achèvement du processus de décolonisation de la Kanaky.
L’Accord de Nouméa reste notre plancher de discussions, et l’Accord de Kanaky notre contribution légitime dans notre panier, que l’État a complètement déconsidéré et écarté avec Bougival.
Pour conclure, nous dénonçons les réactions de certains élus loyalistes qui, depuis la première décision des juges d’instruction, ont appelé, explicitement ou implicitement leurs militants à remettre en cause la justice, attisant une fois encore, la haine contre Christian Tein.
Nous dénonçons avec la plus grande fermeté le rôle toxique et délibérément inflammatoire de certains médias et réseaux sociaux anti-indépendantistes, qui fonctionnent comme de véritables machines de propagande coordonnées autour du discours haineux des élus radicaux que sont Backès, Blaise, Ruffenach et Metzdorf. En orchestrant un harcèlement permanent contre le Président du Front, ils attisent sciemment la haine raciale et diffusent des propos diffamatoires.
Mais dans quel objectif tout cela, si ce n’est, une fois de plus, pour semer le trouble et le chaos ?
Le retour et la libération des prisonniers politiques, ici et en France, le maintien des élections provinciales, le retrait total de Bougival, sont les conditions pour que 2026 soit sous le signe du retour de la confiance entre tous, et de la sérénité, à laquelle nous aspirons tous.
LA CONSIGNE DEMEURE… PRIORITÉ À KANAKY TOUJOURS !
LA CCAT NATIONALE
