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Bientôt une catastrophe écologique sur La Plaine des Cafres

Sous couvert de divertissements et d’économie, la commune de Le Tampon souhaite créer un Parc du Volcan sur La Plaine des Cafres sur une surface de 23.5 ha.

Ce parc s’il voyait le jour se situerait « sur les hauteurs de la commune du Tampon, dans le village de Bourg-Murat, le long de la RN3 et à proximité de la Cité du Volcan » et proposerait une « […],  une aire de jeux, un parcours cycliste, des zones de “convivialité”, des zones de pique-nique comportant des abris, des parasols et transats, des zones de “découverte” comportant un belvédère d’observation, deux serres géodésiques, une passerelle immersive, un cheminement arboré et 3 parkings»

Au moment où l’on parle de réchauffement climatique, de disparition d’espèces diverses et variées, où la sobriété serait de mise, voici, la commune de Le Tampon avec un projet pharaonique qui va créer des parkings, des aires de jeux, des zones de pique-nique sur une zone proche du Parc National des Hauts garante de biodiversité de La Réunion.

Pourtant La Plaine des Cafres est le poumon vert de cette ville de 82 732 habitants. C’est l’endroit où l’air est le plus pur du département en ce que selon l’Office Mondial de la Santé, La Plaine des Cafres est la ville la moins polluée du département.

C’est aussi un endroit où les paysages s’offrent aux yeux des visiteurs dans leur unique carnation sans qu’ils n’aient besoin de payer quoique ce soit.

La quiétude des lieux invite au repos, à la détente, au retour à soi, à la tranquillité, à la prise de conscience, au retour à la nature et à l’observation naturelle de celle-ci au travers de divers sentiers de randonnées. D’ailleurs, sans La Plaine des Cafre, Le Tampon n’est rien. La Plaine des Cafres outre le fait d’être l’un des poumons de l’île est aussi, le grenier de La Réunion et le centre touristique par excellence de cette ville des Hauts.  C’est là que les touristes se rendent non pour aller dans des parcs d’animation mais pour visiter de l’intérieur le département en se dépossédant de leur nature citadine. C’est la porte ouverte sur les deux volcans que compte la région et un accès direct sur Grand Bassin et autres curiosités de l’île.

Diverses espèces d’oiseaux endémiques y nichent, tels les papangues  (Circus maillardi) ou busard de Maillard, le Zoizo la Vierge (Terpsiphone bourbonnensis) ou gobe mouche de paradis, le Tec-tec (Saxicola tectes), le Zoizo Vert (Zosterops olivaceus), le Zoizo Blanc  (Zosterops borbonicus borbonicus) pour ne citer que ceux-ci. Des espèces qui pour beaucoup sont en voit d’extinction totale.

Mais qu’à cela ne tienne. Plutôt que de mettre en valeur cet espace exceptionnel sur son territoire, voilà la commune de Le Tampon qui rêve d’un parc d’attraction, de bétonnage et ce pour la visite de seulement 300 000 visiteurs par an.

Pourquoi ? Pour faire du bruit, laisser des détritus, saccager une nature déjà fragile, indisposer des espèces en voie de disparition et faire parler de soi.

Pourtant, cet espace n’a pas besoin outre mesure de parc de volcan. L’endroit se suffit à lui-même. Il est le charme des hauts du département. En été, les gens s’y rendent pour se détendre et fuir la chaleur des bas. En hivers, les gens s’y risquent peu tant il fait froid.

Imposer un Parc des Volcans en ce lieu est en soi écocide si l’on juge de la situation alarmante de notre siècle. En effet, les constructions et activités économiques à outrance qui ont lieu partout dans le monde font qu’aujourd’hui le GIEC ne cesse d’alarmer sur les émissions de gaz à effet de serre et la hausse des températures qui créent des effets catastrophiques avec l’émergence de températures extrêmes, des sécheresses plus sévères, des précipitations intenses, des fréquences d’évènements climatiques rares, la monté du niveau de la mer du fait de la fonte des glaces.

Il serait plus judicieux de garder en l’état cette zone des hauts plutôt que de lui imposer un Parc des Volcans sous couvert d’économie d’échelle ou de gloire éphémère. En effet, compte tenu de l’augmentation des températures, il ne fait aucun doute que de plus en plus de personnes iront de leur propre chef vers ces hauteurs pour bénéficier d’un peu de fraîcheur et de tranquillité.

Les Cafriplainois ne savent vraiment pas le trésor qu’ils ont sous leurs pieds, sous leurs yeux et autour d’eux pour tolérer un tel projet écocide sur leur territoire fusse-t-il faire partie intégrante de la ville de Le Tampon.

Une réflexion sur “Bientôt une catastrophe écologique sur La Plaine des Cafres

  • participez à l’anquête publique du 26 juin au 25 juillet
    1. Le dossier complet mis en ligne par la commune
    2. Les rendez-vous directement avec le commissaire enquêteur afin de remplir manuellement le registre :
    1. Mairie principale du Tampon lundi 26 juin 2023 de 9h à 12h00
    2. Mairie annexe de la Plaine des Cafres vendredi 30 juin 2023 de 9h à 12h00
    3. Mairie annexe des Trois Mares mercredi 5 juillet 2023 de 9h à 12h00
    4. Mairie annexe de la Plaine des Cafres jeudi 20 juillet 2023 de 13h00 à 16h00
    5. Mairie principale du Tampon mardi 25 juillet 2023 de 13h00 à 16h00
    3. L’adresse email pour participer par voie électronique à l’enquête publique :
    enquetepublique-loisurleau@reunion.pref.gouv.fr
    Enfin, si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’écrire ou à écrire à l’association Domoun La Plaine : domoun.la.plaine.97418@gmail.com
    Aussi, l’association propose de signer une pétition pour tous les citoyen.ne.s défavorables au projet, voici le lien : http://domounlaplaine.re/?page_id=1041
    Et sur le site de Domoun La Plaine, il y a toutes les informations disponibles :

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