Les « Florilèges » d’une non-sobriété énergétique
Dans un entretien accordé aux médias, le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini fait état que « prochainement, un plan de sobriété énergétique pour La Réunion sera dévoilé » évoquant une nécessité « pour se responsabiliser et avoir une consommation énergétique maîtrisée ».
Le représentant de l’État ne manque pas de parler de la consommation électrique en rappelant que la consommation durant l’été austral est plus importante « à un niveau mesuré de 630 mégawatt-heure, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 20.000 foyers réunionnais » citant un document d’EDF.
Il est tout à fait louable, dans ce tout petit département, de parler aux Réunionnais de sobriété énergétique. Mais encore faut-il que ces propos tiennent la route.
En effet, sur Le Tampon, a lieu actuellement la 38ème édition des Florilèges. Cette manifestation expose pêle-mêle des fleurs dans le parc Cambiaire certes mais aussi dans l’artère principale de la ville, des stands forts consommateurs d’énergie.
Mais le pire n’est pas l’artère principale, puisque sur la place de la SIDR des 400 se regroupent les pistes des auto-tamponneuses, des manèges divers et variés et autres attractivités en tout genre.
Quand le représentant de l’État parle de sobriété énergétique aux Réunionnais, il devrait aussi s’adresser aux collectivités locales qui n’ont pas encore compris l’urgence climatique et la pénurie énergétique.
Faut-il rappeler que certains manèges peuvent consommer pas moins de 400 ampères voire 600 quand une simple maison consomme seulement 40 ampères. Soit 10 à 15 fois plus que ce consomme un ménage.
On pourrait objecter qu’il ne s’agit que d’une période courant sur 9 jours et permettant aux commerçants et forains de faire leur chiffre d’affaires, mais c’est surtout, dans un contexte de crise climatique les « Florilèges » d’une non-sobriété énergétique nonobstant la pollution sonore et lumineuse que doivent subir certains riverains.