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Wuambushu : Mayotte une île comorienne

Face à l’opération « Wuambushu », l’État comorien n’en démord pas. Pour le gouvernement de ce pays Mayotte appartient à l’archipel des Comores. Le communiqué apparu sur Beit-Salam le 10/04/2023, dénonçant cette opération à venir après le ramadan, ne fait que confirmer cet état de fait. Ainsi est-il écrit :

« Le Gouvernement comorien a appris avec étonnement la nouvelle du maintien du projet du Gouvernement français, mené par le Ministre de l’Intérieur, Gérald DARMANIN, visant à procéder, dans l’île comorienne de Mayotte, à la destruction de bidonvilles, suivie de l’expulsion de tous leurs occupants, sans-papiers, vers l’ile d’Anjouan.

Alors qu’il s’est établi, entre les Comores et la France, depuis une vingtaine d’année, un dialogue apaisé, et qu’il s’est également développé, entre ces deux pays amis, une coopération dense et fructueuse, cette opération censée démarrer en plein mois de Ramadan, pour durer deux mois, va à l’encontre du respect des droits humains et risque de porter atteinte aux bonnes relations qui unissent les deux pays.

Il est à rappeler que Mayotte est une île comorienne, maintenue sous administration française, depuis l’indépendance du pays en 1975, et par conséquent, toute expulsion de Mayotte, de Comoriens venant des trois autres îles, constitue une violation grave du droit international.

Il faut souligner, aussi, que depuis l’annonce de cette opération, les associations de la société civile, aussi bien comoriennes que françaises, pour ne citer que celles-là, ont, dans leur diversité,  manifesté leur opposition à ce projet, dénonçant non seulement les conditions de sa préparation mais aussi les séquelles qu’elle laissera et le précédant qu’elle créera.

Le Gouvernement comorien s’interroge d’ailleurs sur les raisons d’une telle opération, en ce moment précis, alors qu’il a, à maintes reprises, exprimé clairement et nettement, aux autorités françaises, sa désapprobation.

 Les promesses électorales faites à Mayotte d’une « action spectaculaire » de destruction de bidonvilles et d’expulsion de leurs habitants, jugés en situation irrégulière, ne doivent pas aller dans le sens de la déstabilisation de toute une région, et plus particulièrement à un moment où la Communauté internationale s’emploie à consolider la paix et la stabilité dans un monde confronté à de nombreux défis sanitaire, économique, écologique et sécuritaire.

Ainsi, soucieux d’entretenir la bonne qualité des liens séculaires qui unissent les Comores et la France et, de contribuer à la préservation de la paix et de la stabilité dans la région de l’Océan Indien et sur le continent africain, le Gouvernement comorien interpelle sur le danger d’une telle opération et demande aux autorités françaises d’y renoncer.

Le Gouvernement suggère aux autorités françaises de privilégier le dialogue et la concertation, non seulement avec l’Union des Comores, dont les compatriotes sont chez eux à Mayotte,  mais aussi avec les autres pays dont les concitoyens se trouveraient illégalement à Mayotte, en vue de trouver ensemble, les réponses humanitaires de relogement et de formation nécessaires, mais aussi celles de régularisation, pour ceux dont le statut le nécessite. »

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