Réunion

Épidémie de leptospirose en cours à un niveau élevé

L’épidémie en cours se poursuit à un niveau élevé : 83 cas déclarés depuis janvier 2024, 1 décès, 48 personnes hospitalisées (dont 19 en réanimation). Tous les secteurs de l’île sont concernés, cependant plus de 80% des cas résidaient dans les secteurs Sud et Ouest de l’île. Au vu de l’augmentation des cas, l’ARS et Santé Publique France recommandent à la population une vigilance accrue.

L’épidémie de leptospirose se poursuit à un niveau élevé. Ainsi sont recensés depuis le 1er janvier 2024 :

  • 83 cas déclarés à l’ARS La Réunion (soit trois fois plus de cas déclarés que les années précédentes à la même période)
    dont 57 cas recensés au mois de février (ce nombre de cas mensuels n’avait jamais été atteint lors des pics épidémiques des années précédentes : maximum de 49 cas survenus  en avril 2022).
  • 1 décès identifié cette semaine (de 1 à 3 décès annuels enregistrés lors des précédentes épidémies)
  • 48 hospitalisations, dont 19 personnes en réanimation
  • 47 passages aux urgences
  • Répartition des cas : Sud (62%), Ouest (20%), Est (13%), Nord (5%)
  • Profil des personnes malades :
    • Une grande majorité d’hommes touchés (79 cas)
    • Moyenne d’âge : 54 ans (minimum = 14 ans; maximum = 80 ans)
    • Hypothèses de contamination : activités agricoles (professionnelles ou de loisirs), bricolage/nettoyage de la cour, activités sportives (en contact avec de l’eau douce).

La saison des pluies est favorable à la persistance des bactéries dans l’eau et les milieux humides. Sans protection efficace, le risque de contamination par la leptospirose est encore plus élevé lors de la pratique d’activités à risque.

Les activités à risques

  • Le jardinage (entretien du jardin, maraichage, taille des arbres…)
  • Les travaux agricoles (coupe de cannes, récolte de brèdes, d’ananas…)
  • L’élevage « la kour » / élevage de volaille à domicile
  • Les loisirs en eau douce (pêche, baignade en rivière ou bassin, canyoning…)

Comment se protéger de la leptospirose

Appliquer des mesures de protection individuelle

  • Porter des équipements de protections adaptés (gants, bottes ou chaussures fermées, lunettes…) pour jardiner, ramasser des déchets, déplacer des encombrants ou réaliser l’élevage « la kour »
  • Ne pas marcher pieds nus, ou en savates, pour les activités en environnement humide ou boueux au domicile ou en extérieur (sol boueux, dans les flaques, eaux stagnantes, ravines) 
  • Protéger ses plaies du contact avec l’eau (pansements étanches), les laver à l’eau potable et les désinfecter le plus tôt possible après l’exposition
  • Pour les agriculteurs et les éleveurs, une vigilance sur le port des équipements de protection individuelle est requise. Un lavage régulier des mains est recommandé.

 

Lutter contre les rats

  • Entretenir régulièrement sa cour (absence d’encombrants ou de déchets propices à la prolifération des rats…) 
  • Ramasser et éliminer ses déchets régulièrement dans les filières adaptées pour éviter d’attirer les rats 
  • Bien fermer ses poubelles 
  • Éliminer toutes les sources d’alimentation pour les rongeurs, y compris les restes d’alimentation des animaux de compagnie
  • En cas d’élevage de volaille à domicile, s’assurer que les aliments destinés à ces animaux ne sont pas accessibles aux rongeurs (aliments conditionnés dans des bidons étanches, restes d’aliments enlevés, clôture à maille fine pour prévenir toute intrusion dans le poulailler).

Respecter les interdictions de baignade dans les lieux signalés à risque

En cas d’eau trouble, il est recommandé de reporter les activités de loisirs en eau douce.

Se faire vacciner

Un vaccin contre la leptospirose existe. Il est  réservé à certaines catégories professionnelles à risque ou les personnes pratiquant régulièrement des activités récréatives à risque, après une évaluation par un médecin. Cette vaccination vient en complément des mesures de prévention.

Rappel sur la leptospirose

Quels sont les symptômes ?

La leptospirose est une maladie grave : si elle n’est pas traitée à temps, elle peut mener à une hospitalisation voire un décès.

La bactérie entre dans l’organisme par la peau en cas de coupures ou de plaies (même petites) ou par les muqueuses (œil, bouche, nez).

Après quelques jours d’incubation (de 4 à 19 jours en moyenne), la leptospirose se manifeste par les symptômes suivants (qui peuvent être facilement confondus avec d’autres infections telles que la dengue, la Covid-19, etc) :

  • fièvre élevée d’apparition brutale (souvent > 39 °C),
  • grande fatigue,
  • douleurs musculaires, articulaires, abdominales,
  • nausées, vomissements,
  • forts maux de tête.

La maladie peut s’aggraver 4 à 5 jours après les premiers signes et s’étendre au foie, aux reins, aux poumons, aux méninges, et peut être mortelle

Administrée précocement, l’antibiothérapie diminue le risque de complications et atténue les symptômes.

Que faire en cas de symptômes ?:

  • Consulter rapidement son médecin
  • L’informer des activités à risques pratiquées dans les 3 semaines précédant le début des signes

Le médecin pourra prescrire une analyse biologique permettant de confirmer ou d’infirmer le diagnostic.

Depuis août 2023, la leptospirose est une maladie à déclaration obligatoire. L’ARS propose alors au patient de réaliser à son domicile une enquête environnementale afin d’identifier les sources d’exposition potentielles et les activités à risque pratiquées. 

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