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Macron écrit aux Français dans la lutte contre l’antisémitisme

Dans le cadre des marches à Paris pour lutter contre l’antisémitisme, le président Emmanuel Macron écrit une lettre aux Français en ces termes :

Mes chers compatriotes, 

L’attaque terroriste perpétrée le 7 octobre par le Hamas en Israël a suscité un effroi sans frontières. Mille deux cents personnes ont été assassinées avec une cruauté absolue. Quarante de nos compatriotes ont été victimes de la barbarie, huit sont portés disparus ou retenus en otage. Nous sommes tous meurtris. Tous aux côtés des familles. Tous mobilisés pour obtenir la libération de tous les otages. 

À cette douleur de la Nation s’est ajoutée l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé. Qu’il soit religieux, social, identitaire ou racial, l’antisémitisme est toujours tel que le présentait Émile Zola : odieux. En un mois, plus d’un millier d’actes antisémites ont été commis sur notre sol. Trois fois plus d’actes de haine contre nos compatriotes juifs en quelques semaines que pendant toute l’année passée. 

Nos compatriotes juifs éprouvent dès lors une légitime angoisse. Peur d’emmener leurs enfants à l’école. Peur de rentrer seuls chez eux. Peur jusqu’à gommer leur nom pour se protéger. Comme si le chagrin ne suffisait pas, les voilà étreints par l’angoisse et la solitude. Comme si les sentiments passés transmis par leurs parents, leurs grands-parents ressurgissaient soudain. 

Une France où nos concitoyens juifs ont peur n’est pas la France. Une France où des Français ont peur en raison de leur religion ou de leur origine n’est pas la France. Voilà pourquoi, au nom du peuple français, nos forces de sécurité intérieure comme nos magistrats sont mobilisés pour donner force à la loi. En un mois, des centaines d’arrestations ont été réalisées et des dizaines de procédures judiciaires ouvertes. Pour ramener l’antisémitisme à la seule place qui doit être la sienne : devant les tribunaux et derrière les barreaux. Pas de tolérance pour l’intolérable. Cette lutte contre l’antisémitisme ne doit jamais nous diviser ni jamais conduire à opposer certains de nos compatriotes à d’autres. Dans notre Histoire, l’antisémitisme fut toujours le prélude à d’autres haines et au racisme.

L’attaque terroriste du 7 octobre a entraîné une réponse armée d’Israël. Israël, je l’ai dit dès le premier jour, a le droit de se défendre. Il n’y a pas de « oui mais » : mettre hors d’état de nuire le Hamas est une nécessité. J’ai proposé une initiative internationale en ce sens. Cette défense doit s’accompagner de la reprise d’un dialogue politique et veiller à protéger les civils et les otages à Gaza qui ne sauraient payer du prix de leur vie la folie sanguinaire des terroristes. Voilà pourquoi la France s’est engagée pour bâtir une coalition humanitaire, dont la première réunion s’est tenue ce jeudi à Paris, au cours de laquelle nous avons appelé à une trêve humanitaire immédiate devant conduire à un cessez-le-feu.

Le dessein des terroristes est de créer partout des clivages pour nourrir les affrontements et le chaos. Nous ne tomberons pas dans ce piège. Nous sommes la Nation de l’universel. Un peuple qui n’a jamais rien cédé de ce principe simple, installé par la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen : une vie vaut une vie. Par-delà les origines, les parcours, les croyances, les choix. Nous voulons la justice, la paix et la sécurité pour le peuple d’Israël, pour le peuple palestinien et pour les États de la région. Nous voulons l’unité des Français. 

Je vois donc comme un motif d’espérance les marches qui sont organisées pour la République, contre l’antisémitisme, pour la libération des otages et pour la paix. Elles exprimeront ce qui est l’essence-même du projet français : le refus de l’assignation à différence. La défense de l’universalisme. Cette idée fondamentale qu’il n’y a pas de communautés, seulement des citoyens égaux à des citoyens. Des vies qui valent d’autres vies. Ainsi parle la France dès qu’il s’agit de porter un message d’humanité. Et sur ce chemin, dans les moments que nous vivons, rien ne doit nous diviser. La France doit rester unie derrière ses valeurs, son universalisme, unie pour elle-même, pour porter son projet et œuvrer à la paix et la sécurité de tous au Proche-Orient.

En pensées et en actes. 

Emmanuel Macron

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