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Loque américaine, varroa, petit coléoptère des ruches, comment La Réunion en est arrivée là ?

En 2017, la préfecture de La Réunion alertait sur la présence du varroa dans les ruchers. En 2022, c’est l’Aethina tumida ou petit coléoptère des ruches qui y fait son apparition et depuis hier 26 mars 2024, la préfecture alerte sur la présence de la loque américaine sur le territoire réunionnais.

En 8 ans, La Réunion qui était jusque-là préservée de ces épizooties et vermines semble avoir rattrapé son retard par rapport aux autres pays qui l’entourent.

Pourtant, La Réunion est un département insulaire et la préfecture avec sa police aux frontières veille pourtant au grain. L’introduction d’abeilles ou de matériels ayant servi dans d’autres ruchers sur le territoire y est strictement interdit.

Alors comment se fait-il que La Réunion soit à présent confrontée à ce genre de problèmes ? Pour le varroa on peut supposer que les roches importées de Madagascar dans le cadre de la Nouvelle Route du Littoral alors même que la préfecture s’y opposait puissent avoir introduit le parasite au sein du département. En effet, Madagascar est infecté par le varroa. Et bien que les décideurs importateurs des roches de la grande île puissent dire que toutes les procédures de sécurité ont été respectées pour éviter tout incident ou accident écologique, on ne va pas faire croire aux Réunionnais qu’un insecte aussi petit n’ait pas pu passer au travers les mailles.

S’agissant de  l’Aethina tumida, bien qu’on avance l’importation des fruits, il y a de forte chance que ce parasite des abeilles ait aussi emprunté les bateaux ravitaillant le département de La Réunion toujours dans le cadre de la NRL.

Maintenant qu’en est-il de la loque américaine. On sait d’après la préfecture que les pays entourant le département de La Réunion sont concernés par la bactérie sporulée Paenibacillus larvae qui détruit le couvain.  L’introduction de cette bactérie suppose que du matériel ou des abeilles des pays limitrophes infestés ont été introduits sur le territoire soit volontairement soit involontairement. Si elle a été introduite volontairement par l’apport de matériels non contrôlés ou de reines ou d’abeilles issues de rucher contaminer, elle montre l’ignorance et la stupidité de son auteur mais aussi la faiblesse des contrôles de la douane réunionnaise.

Mais dans tous les cas, l’introduction de ces parasites destructeurs d’abeilles au sein du département ne peut qu’interpeller. Comment la loque américaine, le varroa et le petit coléoptère des ruches ont-ils pu coloniser La Réunion, département insulaire, avec tous les interdits sanitaires imposés par la préfecture. On ne le saura peut-être jamais mais ce qui est sûr c’est que dès maintenant, il faut que les Réunionnais s’unissent pour faire front face à ces menaces qui risquent de faire disparaitre l’abeille réunionnaise à savoir l’apis mellifera unicolor. Il faut qu’ils soient solidaires d’avec les apiculteurs professionnels ou amateurs locaux, pour qu’ensemble ils puissent éradiquer chacun de ces parasites qui  jusqu’à maintenant étaient inconnus sur le territoire réunionnais.

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