Les frères musulmans dans le viseur de la France
La France entend se prémunir contre les dérives des religions au sein de la République. De ce fait, le gouvernement veut mettre un frein aux agissement des groupuscules extrémistes. Et c’est dans ce cadre que l’État a procédé au lancement d’une mission par des hauts fonctionnaires sur l’islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans sur tout le territoire français.
Le ministère de l’Intérieur fait savoir dans un communiqué que cette mesure s’inscrit « Dans la continuité du discours du président de la République aux Mureaux le 2 octobre 2020, la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République a constitué une réponse importante pour réarmer la France contre le séparatisme islamiste » avant d’insister sur le fait que » Le séparatisme islamiste est un projet politico-religieux théorisé, caractérisé par des écarts répétés avec les principes de la République visant à construire une contre-société. Il se matérialise par des pratiques antirépublicaines comme la déscolarisation de jeunes mineurs ou encore le développement d’activités culturelles et sportives communautaristes. Lutter contre le séparatisme suppose donc d’appréhender ce phénomène dans sa globalité, en conscience de l’entreprise politique qu’il représente.
La mouvance des Frères musulmans tient un rôle majeur dans la diffusion d’un tel système de pensée. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer et le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ont ainsi confié à l’ambassadeur François Gouyette et au préfet Pascal Courtade une mission d’évaluation de cette mouvance en France et de ses liens avec les autres branches européennes.
Cette mission est chargée de rendre à l’automne un rapport dressant un état des lieux de l’influence de l’islam politique en France. Elle analysera également les objectifs, les méthodes déployées par la mouvance des Frères musulmans dans ce contexte, et l’adaptation des moyens actuels de la politique de lutte contre le séparatisme pour y répondre.
La mission bénéficiera de l’appui des services compétents de l’État, et se rapprochera des experts, chercheurs et organisations qualifiées sur le sujet. Elle veillera à intégrer à ses travaux l’analyse des exemples étrangers en Europe, au Proche et au Moyen-Orient faisant face aux mêmes phénomènes ».