EconomiePolitique

Le RSA à la carte, la fin des minima sociaux

Apparu en France en 1988 par la volonté du gouvernement de Michel Rocard, le RMI était censé pourvoir à la pauvreté de masse dont souffrait la France en aidant « des adultes en déshérence, privés de moyens de survie » écrit le site du Gouvernement.

Les propos de François Mitterrand, président de la République, avant l’élection présidentielle de 1988 en dit long sur le phénomène de pauvreté qui touche alors le territoire. Et c’est en connaissance de cause que celui-ci évoque dans sa « Lettre à tous les Français » que « L’important est qu’un moyen de vivre ou plutôt de survivre soit garanti à ceux qui n’ont rien, qui ne peuvent rien, qui ne sont rien. C’est la condition de leur réinsertion sociale ».

Ainsi le 30 novembre 1988, le Revenu Minimum d’Insertion (RMI) est mis en place et entre en vigueur le 1er décembre 1988.

Pour généreuse que soit cette loi, l’idée est surtout d’insérer à nouveau les bénéficiaires de cette aide dans un cursus d’action et d’activités.

Las, il semblerait que le mot insertion n’avait pas été assimilé comme la nécessité de retrouver une activité professionnelle de la part des bénéficiaires et le 1er décembre 2008, le RMI se transforme alors en Revenu de Solidarité Active (RSA).

Malgré cela, 35 ans après, cette allocation pour permettre l’insertion sociale et professionnelle ne semble pas avoir l’effet escompté et devant l’inertie de certains bénéficiaires quant à utiliser ces minima sociaux comme un tremplin, le gouvernement d’Elisabeth Borne décide que ceux-ci soient délivrés « sous condition » et supprimés pour les bénéficiaires « qui ne se conformeraient pas au parcours de retour vers l’emploi » dans le cadre de son projet de France Travail.

Une mesure décriée par les syndicats et les bénéficiaires des minima sociaux qui n’y voient qu’une main d’œuvre bon marché au service du patronat.

De l’autre on trouve ceux qui y sont favorables notamment bon nombre de travailleurs qui sont excédés des supposés avantages de « ces gens qui gagnent de l’argent sans rien faire au détriment de ceux qui se lèvent tôt et se couchent tard pour toucher une misère ».

Des avis d’autant plus favorables que certains souhaitent même la disparition de cette aide pour remettre tout le monde au même niveau et exigence comme cette directrice d’un établissement de restauration qui ne trouve pas de travailleurs alors même que les postes qu’elle proposait restaient vacants.

Une mesure phare du gouvernement dont on ne doute pas qu’in fine aboutira à la disparition pure et simple de cette aide tant honni des travailleurs et tant aimée des bénéficiaires et ce d’autant plus qu’en 2019 le coût annuel de la dépense publique pour financier le RSA s’élevait à 15 milliards d’euros et qu’en dix ans les bénéficiaires de cette manne providentielle étatique ont progressé de 46 %.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *