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La Réunion a perdu son âme, les Réunionnais se tirent dans les pattes

La Réunion est née d’une histoire tumultueuse et pleine de douleur. Colonisée par La France, peuplée par diverses ethnies dans le cadre du crime contre l’humanité que représente l’esclavage, elle s’est façonnée une histoire à part entière.

C’est un monde métissé qui trouve donc ses racines sur les divers continents de la terre. Son histoire brutale, plein de douleur avait jusqu’à présent créé une solidarité entre les Réunionnais.

Ainsi dans les années 1970 jusqu’à 1980, les Réunionnais se donnaient la main et se rendaient mutuellement service.

Ainsi, lorsqu’une personne voulait construire sa petite case en bois sous tôle, les voisins et amis prêtaient mains fortes. Lorsqu’une personne voulait tuer son cochon dans la cour il en était de même. Une vraie solidarité existait entre Réunionnais. Certes, beaucoup ne savaient pas lire et écrire. Mais ils avaient le cœur sur la main. Leur savoir était leur générosité. Ils ne se posaient pas de question. Ils aidaient tout simplement.

Aujourd’hui cependant, les mentalités ont changé. Quand d’aucuns construisent une petite case sur sa parcelle, d’aucuns guettent, surveillent et dénoncent. Quand d’aucuns veulent tuer un cochon ou un bœuf dans leur cour, il en est de même. Le pire c’est que souvent ceux qui dénoncent font exactement la même chose que ceux qu’ils ont dénoncés.

La plupart des Réunionnais sont instruits aujourd’hui. Grand merci à la République française. Pourtant, plutôt que de mettre à contribution leurs connaissances au profit du plus grand nombre, des plus faibles, de ceux qui justement ne savent pas écrire ni utiliser les nouvelles technologies, beaucoup l’utilisent dans un jeu de pouvoir malsain destructeur.

Fort de leurs nouveaux acquis, d’autres se lancent dans la politique. Non pas pour aider les Réunionnais mais pour encore plus les enfoncer comme cela a été vu dernièrement dans le cadre du report de l’âge de la retraite. Ils votent des lois qui ne tiennent pas compte des spécificités locales. Ils inventent en tant qu’élus des structures intercommunales des Schéma de Cohérence Territoriale (Scot), en tant qu’élus municipaux, ils votent des Plan Local d’Urbanisme (PLU) qui ne favorisent que leurs intérêts ou leurs familles condamnant les petits propriétaires réunionnais à vivre dans des blocs de béton eux qui aiment à élever leurs poules, canards et autres volailles. Eux qui aiment à cultiver leurs petits jardins. Eux qui par nature aiment la nature. Les votes de ces politiques sont tels que d’aucuns doivent aujourd’hui casser leur maison construite à la sueur de leur front.

D’une terre humble et aimante, La Réunion est devenue une terre de magouilles, de mafia qui ne dit pas son nom où chacun cherche à tirer son épingle du jeu. Les Réunionnais veulent faire comme les Américains, comme les Européens. Ils oublient qu’on a, ni pétrole, ni or, ni pierres précieuses sur notre petit bout de territoire. Ils oublient qu’on est un peuple métissé qui ne sera jamais accepté pour ce qu’il est. Nous ne sommes ni noirs, ni blancs. Nous pourrions lisser nos cheveux que nous ne pourrions l’être. Nous pourrions prétendre de par la couleur de notre peau que nous sommes plus ceci que cela que nos mitochondries nous rappelleraient à notre réalité de peuple métissé. Nous avons notre culture et dans celle-ci figure la solidarité.

Mais La Réunion a tellement évolué dans le côté obscur que parfois l’on trouve des personnes âgées sur la route qui n’y comprennent plus rien. Leur regard est perdu, apeuré, rivé vers un avenir incertain et des souvenirs sans lendemain. Une personne âgée nous a dit que « La Rénion la bwen changé et pas dans le bon sens. Mentalité komé là lé pa kom avant. Lé trist selment » (La Réunion a bien changé. Et pas dans le bon sens. La mentalité aujourd’hui n’est pas comme avant. C’est triste seulement).

Qui en douterait. Plutôt que de s’entre-aider comme le faisaient nos anciens, les Réunionnais d’aujourd’hui se tirent tristement dans les pattes faisant perdre à La Réunion son âme. Oui, comme dit l’ancien « Triste constat ».

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