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20 décembre : plus de commerces ouverts que de kabars

Le 19 décembre au soir, beaucoup de communes vont fêter l’abolition de l’esclavage. Un moment de communion pour commémorer la fin de l’impensable le 20 décembre 1848, celui de la traite des êtres humains qui a été reconnue comme un crime contre l’humanité par la loi Taubira le 10 mai 2001.

Un moment fort pour beaucoup de Réunionnais. Pas si sûr. Si le maloya devrait couler à flot, si la musique devrait résonner sur tout le territoire réunionnais, c’est oublier que le 20 décembre, s’il a été reconnu comme jour férié à La Réunion dans le cadre de l’abolition de l’esclavage, ne l’est pas pour tout le monde.

En effet, presque tous les commerces pour ne pas dire tous les commerces (boutiques zarabes, chinois, les petites et grandes enseignes) seront ouverts le mercredi 20 décembre obligeant l’ensemble de leurs salariés d’être présents. Une présence d’autant plus nécessaire qu’une très grande majorité des Réunionnais eux-mêmes, peu à même de se souvenir d’une partie atroce de leur histoire, seront de fervents client de ces moments de foires.

A ce moment précis, il y aura plus d’effervescence, plus de musique dans les commerces que dans les kabars. Plus de mouvements de foule dans les rayons que sur les lieux de mémoires.

C’est dire s’il y a une rupture entre une très grande majorité de Réunionnais et leur histoire et les liens très étroits que ceux-ci nouent avec la modernité et les modes illusoires.  

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