Politique

Il faut titulariser les CDI de l’Éducation nationale

Beaucoup de parents d’élèves l’ignorent peut-être que parmi le corps professoral en France, il y a beaucoup de personnels contractuels. Des gens embauchés temporairement pour subvenir aux besoins immédiats du manque de professeurs de l’institution scolaire.

C’est de ce personnel que parle Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation dans son programme de concours exceptionnel de titularisation. Ce qu’omet de dire l’actuel locataire de la rue de Grenelle, c’est que parmi ce personnel figurent des anciens contractuels qui ont été CDIsés.

Une CDIsation – survenue après de 6 ans de bons et loyaux services et d’une inspection constante – qui pour autant n’entraine pas les mêmes droits qu’un titulaire.

En effet, le CDI que peut obtenir un ancien contractuel ne permet pas de gravir les échelons et donc d’évoluer dans la grille des salaires. A cela s’ajoute le fait qu’il n’est pas titulaire de son poste ce qui l’oblige bien souvent à faire des remplacements sur des zones plus ou moins éloignées de son lieu de résidence.

Ces CDI sont une forme cachée de précarisation au sein de l’Éducation nationale sur laquelle l’administration ferme les yeux en ce que, comme pour les contractuels, ils représentent une économie d’échelle pour l’État, une manne providentielle, et une main d’œuvre docile qui n’ose, par peur d’être sanctionner, de faire valoir leurs droits. C’est ainsi que les CDI de l’éducation nationale font des heures supplémentaires sans aucune revendication, s’engagent dans des projets d’établissement sans reconnaissance par la hiérarchie, remplacent au pied-levé des professeurs absents sans autre formalité et ce pour un salaire bien plus bas que ceux des titulaires.

Malgré cette dichotomie de traitement, le personnel en CDI continue malgré le peu de moyen qui lui est alloué d’accomplir les missions qui lui sont confiées au grand bénéfice de l’Éducation nationale qui chaque année voit son personnel diminué du fait du manque d’attractivité de la fonction d’enseignant, d’élèves de plus en plus difficiles, de conditions de travail qui ne cessent de se dégrader, de parents de plus en plus revendicateurs et agressifs et d’un management qui n’est pas sans rappeler celui des entreprises privées où seul le rendement et la rentabilité comptent.  

Du fait de cette situation, il serait ingénieux que le ministère de l’Éducation nationale prenne acte qu’il a sous la main, au travers des CDI, de personnels compétents, engagés et aguerris et que de ce fait, il convient de les titulariser au plus tôt sans avoir recours au concours exceptionnel envisagé pour les contractuels actuels.

Il y gagnerait déjà en temps, en argent et en personnel qualifié.

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