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Saint-Pierre Plus Verte dénonce un l’éco PLU Capitaliste ! 

Le 11 janvier 2024, le mouvement Saint-Pierre Plus Verte a déposé deux contributions significatives dans le cadre de l’enquête publique sur l’éco-PLU de Saint-Pierre, mettant en lumière les préoccupations profondes concernant l’avenir urbanistique et écologique de la ville. Ces contributions reflètent les enjeux cruciaux soulevés par les défenseurs de l’environnement et les citoyens. Elles demandent l’annulation de l’expansion de la zone commerciale de Canabady ainsi que l’interdiction d’aménager un nouveau terrain de golf à l’entrée ouest de l’île, en soulignant les risques de déclassement de terres agricoles irriguées et l’absence d’une stratégie pour la re-végétalisation de la ville.

La proposition d’étendre la zone commerciale de Canabady sur 14 hectares de terres agricoles, dont 5 hectares ont déjà été reclassés, suscite de vives inquiétudes. Les terres agricoles jouent un rôle crucial pour atteindre la souveraineté alimentaire, notamment à l’échelle de notre commune. Dans le projet d’éco-PLU, elles pourraient être irrémédiablement perdues au profit du développement commercial. D’ailleurs, il y a déjà trop de surfaces commerciales à Saint-Pierre, avec une concentration qui sature notre réseau routier. Plusieurs dizaines d’hectares de terres fertiles ont déjà été sacrifiées pour des enjeux industriels et commerciaux sur la commune comme la création à Pierrefonds de la ZAC Roland Hoarau, ou encore celle de la ZI 4 qui continue à s’étendre dans ce futur document d’urbanisme.

Le projet de créer un nouveau terrain de golf, en plus de celui existant à l’Étang-Salé, est critiqué pour ses implications écologiques, notamment la consommation excessive d’eau et l’utilisation de produits chimiques à l’ère de la préservation des ressources naturelles et la lutte contre le réchauffement climatique.

Aujourd’hui, l’alternative que nous proposons pour répondre aux besoins de développement urbain sans compromettre les terres agricoles productives est la réaffectation des délaissés agricoles. Il s’agit d’identifier les petites parcelles qui n’ont pas vocation à rester agricoles car trop petites pour une exploitation viable ou déjà partiellement urbanisées. Elles pourraient être utilisées de manière plus écologique pour répondre aux besoins d’urbanisation et permettraient également aux familles saint-pierroises résidant depuis des années sur des terrains transmis de génération en génération de légaliser leur habitation, comme c’est le cas pour les chemins Richard, Cressons et Albora à La Ravine des Cabris. La question se pose : les plus modestes sont-ils sacrifiés au bénéfice des intérêts économiques et financiers ?

Un autre point particulièrement critique est l’absence d’un plan dédié à la re- végétalisation de Saint-Pierre, comme le soulignent les services de l’État. Cette lacune dans la planification urbaine est d’autant plus décevante qu’elle omet un aspect crucial de la lutte contre les îlots de chaleur urbains et de l’amélioration du cadre de vie des habitants. Rappelons-nous le combat de Casabona contre la destruction d’un des derniers poumons verts de notre centre-ville, sacrifié au bénéfice du commerce et du goudron ! La municipalité s’intéresse-t-elle réellement aux arbres ?

Face à ces observations, nous souhaitons que la commission d’enquête publique prenne en compte les conséquences des projets d’urbanisation proposés. Il est espéré que l’accent mis sur la préservation des terres agricoles et l’urgence de mesures de re végétalisation influencera positivement la planification future de la ville.

En résumé, les contributions de Saint-Pierre Plus Verte appellent à une réévaluation des priorités d’urbanisation de Saint-Pierre, en plaidant pour une approche qui harmonise le développement économique avec la conservation de l’environnement. L’intégration de stratégies de re végétalisation et la préservation des terres agricoles sont présentées comme essentielles pour garantir un avenir durable pour la ville. La manière dont la commission d’enquête et la mairie répondront à ces appels pourrait définir le paysage de Saint-Pierre pour les générations à venir, soulignant l’importance d’un développement urbain respectueux des principes de durabilité et de responsabilité écologique.

EMMANUEL DOULOUMA

Président de La Réunion Plus Verte

Et Responsable de Saint-Pierre Plus Verte

Mouvement d’opposition Citoyen

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